C’est en lisant la Revue Alpes magazine que je tombe sur un article écrit par Virgine Troussier. Ma tête ne connaissait pas vraiment Nietzsche et à la lecture de l’article mon corps a reconnu son parcours. Ainsi je mets en relation ma pratique d’accompagnement avec les mots de Virgine Troussier qui ont résonné en moi et je tente l’écriture et la mise en lien des propos de Nietzsche avec ma façon de vivre le corps comme outil d’accompagnement.
Références: Alpes Magazine, no 179, octobre novembre 2019, pp. 46-48. Article de Virginie Troussier (écrivaine et journaliste). Tous les extraits de l’article dans le texte sont signalés en italique bleu. Les mots entre guillemets sont des citations de Nietzsche.
Je ne suis pas philosophe, j’écoute mon corps et j'essaie d’être en accord avec ses messages. Ce que je tente également de faire vivre à mes clients. Que dit mon corps pour faire tel ou tel choix? Qu’est-ce qui me pousse à marcher dans cette direction plutôt qu’une autre? Seul son corps le guide dans ses errances.
Sils Maria, où Nietzsche a vécu, est un lieu idyllique en Engadine dans lequel il a retrouvé un équilibre du corps et de l’esprit avec la nature. Quant à moi, j’ai pratiqué le ski de fond avec délicatesse sur ces terres enneigées, dans un équilibre corps nature et mouvement. « faire corps » avec elle (la nature), dans une idée de corps global.
À chaque séance de coaching, j’invite le client à se tenir debout, à marcher et à ressentir ce qu’il vit à l’intérieur de son corps qui lui permet de faire un pas en avant. Il faut apprendre à tout considérer comme un geste. Ainsi écouter son corps avant son esprit peut permettre de ressentir plus profondément ce qui nous anime.
Ma pratique du coaching somatique me laisse entrevoir que le corps se souvient et montre souvent le chemin à suivre, faut-il encore l’écouter? Tout devrait passer par le corps, lui seul a montré la voie. Choisir en connaissance de cause parce que nous écoutons notre corps. Nietzsche a pratiqué la randonnée sur les sommets, il a découvert que son corps lui envoie des messages qu’il s’est mis à écouter. Il comprend que la vie académique n’est pas faite pour lui…Il est un voyageur à la recherche du lieu idéal, un malade à la recherche de la santé.
Se déplacer, marcher ou courir nous permet de nous connecter à nous-mêmes, à ce corps qui porte nos organes, notre coeur et notre esprit. Ressentir nos organes, notre coeur et notre respiration. Une harmonie entre ces éléments me semble nécessaire afin d’être en équilibre. Lorsque le corps s’est rendu léger, l’esprit peut enfin remonter en surface. C’est alors que nous pouvons réfléchir à deux de ce qui se passe et entrevoir un chemin du possible. N’est-ce pas son corps qui, toujours lui a montré le chemin?
Une de mes activités régulières avec mes clients, c’est de jouer avec la marche, de s’arrêter et de repartir afin de prendre conscience de ce qui se passe sous nos pieds. C’est le pied qui apprend avant l’esprit. Le client réalise rapidement qu’il y a une différence entre partir de l’un ou l’autre des pieds, et par l’analyse après l’expérimentation, nous pouvons y mettre des mots.
Je termine c’est article en me réjouissant d’avoir redécouvert Nietzsche et sa prise de recul face à l’importance du corps dans notre être global. « Il y a plus de raison dans ton corps que dans la meilleure sagesse ». (7 novembre 2019)