La relation, avec soi, avec la nature et avec les autres

Le mois de mai passe, avec son lot d'expériences autour de la corporéité, dans le corps, dans la nature et dans la relation avec les autres.

Lorsque j’anime des ateliers somatiques, je me mets dans des conditions qui me permettent de ressentir corporellement mes propos pour accompagner les personnes autour de moi. Une respiration lente et profonde utilisant le diaphragme permet de retrouver des sensations internes comme la place des poumons, des côtes flottantes, des muscles du ventre et du dos. Une danse avec son corps interne qui bouge au rythme de l’inspiration et de l’expiration. Souvent à ce moment-là, je ressens mes cellules qui respirent à divers endroits du corps comme la peau, les paupières ou le plancher pelvien, nous appelons cela la kinesphère.

Ces mêmes sensations, je les retrouve dans la nature lorsque je m’arrête ou que je marche lentement pour à la fois ressentir mon corps et l’environnement dans lequel je déambule. Là, je me suis retrouvé dans une nature peu domptée par l’homme, un ruisseau coulait doucement, des oiseaux chantaient à tue-tête, le vent résonnait à mes oreilles et le soleil chauffait ma peau. Devant moi des arbres m’invitent à entrer dans leur sphère leur espace propre. Je n’y croyais pas vraiment, alors j’ai tenté l’expérience avec plusieurs arbres et à chaque fois un « flip-flop » entre leur sphère et la mienne a fait que je me suis retrouvé dans une nouvelle sphère commune, moi et un arbre. Quelle sensation d’harmonie corporelle et naturelle, entre l’homme et la nature, cela rythmait ma respiration, mes sensations et mes actions. Un temps pour se poser et vivre en harmonie.

Et puis ces divers moments, je les ai également vécus avec d’autres personnes qui participaient à ces ateliers. Je perçois alors qu’elles entrent dans le processus d’exploration somatique, que leur corps leur donne des informations qu’elles ressentent en mouvement et sans parler. En plus il se passe quelque chose avec l’ensemble du groupe, entre les sphères individuelles et la sphère commune collective. Je mets des mots comme espace commun, énergie, douceur et relation interpersonnelle. C’est pour moi un cadeau de ressentir tant la nature que les personnes m’entourant dans un espace rempli de bienveillance et sans jugement lors de ces ateliers.

Cheminer avec les autres et dans la nature est un espace de ressourcement pour moi et comme le disent les participants « de respect et d’empathie ». Je souhaite à toutes et tous de trouver des moments de sérénité tels que ceux que j’ai vécus et je termine en rapportant quelques propos des participant·e·s des explorations somatiques.

« oxygène à fleur de peau », « conscience plus fine d’être disponible », « être ici à respirer par le mouvement », « état presque d’hypnose, du bien pour le mental », « ressentir le mouvement de la vie avec la pensée qui s’abstient ».

 

 

La pensée du 8 mars

Une pensée à toutes les personnes nées un 8 mars.

Une pensée aux personnes nées avant 1977 comme moi, date de l’officialisation de la journée des femmes par l’ONU.

Une pensée à toutes les personnes nées après 1977 et les nouvelles générations.

Une pensée à toutes ces femmes que j’ai rencontrées et qui m’ont permis de cheminer, ma grand-mère qui est née le même jour que moi, ma maman qui me mettait au monde, ma sœur, mon épouse qui m’accompagne.

Une pensée aussi à ces hommes, mon père qui soutient encore sa femme, mes deux garçons qui vivent leur vie.

Une pensée à ce prof de math qui m’a aidé à être qui je suis.

Une pensée à cette prof de français qui a cru en moi.

Pourquoi ne pas penser à tous les être humains tous les genres confondus, nous sommes des personnes.

Une pensée à dame nature dans laquelle je me balade ce matin en écoutant les oiseaux, en regardant autour de moi des traces d’animaux, aucune trace dans le ciel bleu, magnifique.

Voilà une dimension que je recommande, ouvrir son horizon, s’occuper des un·e·s et des autres, prendre un temps pour son entourage, pour autrui, les respecter.

Une pensée à ce un petit garçon qui disait ce matin à la radio d’arrêter la gueurre pour toutes et tous.

Une pensée à la veille des élections, des partis se déchirent et veulent le pouvoir, alors il serait temps de s’asseoir à la même table et de prendre le pouvoir pour la collectivité, pour que la société s’améliore, pour que nous rétablissions les liens avec l’environnement.

Une pensée pour ne plus se déchirer.

Voilà mon souhait aujourd’hui, une pensée à toute la planète, une pensée à tous les peuples, une pensée aux habitants qui souffrent souvent car un être humain veut le pouvoir sur.

Une pensée au plaisir, à entrer dans une relation vertueuse, il est tellement beau de voir le rayonnement dans les yeux, la joie de vivre lorsque nous déclenchons un peu de bonheur autour de soi.

 

Courir en pleine nature et ressentir son « dedans et dehors »

Tous les extraits référencés dans le texte sont signalés en italique et bleu.

Cet article tente de rendre compte de quelques états de l’être dans l’environnement. De la marche à la course, d’un moment de contemplation à une activité intensive, d’un temps de calme et repos à une multitude de sensations, toujours en conscience de son corps et de ses perceptions internes à la conscience de ce même corps dans un environnement plus large. Être qui l’on est dans l’environnement semble permettre de retrouver des sensations corporelles à ce corps habité dans la nature, par une prise de recul de qui suis-je au moment présent.

Récit

Un rayon de soleil pointe, la pompe solaire de l’étang se met en marche, un filet d’eau coule, j’enfile mes baskets et ma tenue de course or les nuages cachent déjà le soleil. C’est parti pour un temps de course dans la nature. Ce qu’elle a changé ces derniers jours ! De -5 degrés à +5 degrés en un jour. De la neige froide accrochée aux arbres illustrant des paysages harmonieux comme les tableaux d’un peintre, à des arbres nus ayant laissé leur manteau blanc à leur pied tout gelé. Mon regard s’envole sur le Léman calme avant la tempête, il suit l’horizon sur les crêtes des montagnes environnantes, elles aussi ayant perdu leur beau duvet blanc. Ma foulée semble légère, je sens mon corps dicter le rythme par la pose de mes pieds au sol et mon plancher pelvien régulant la cadence, quel bien cela fait de sortir de chez soi et courir par ce froid tout relatif, mon bonnet sur la tête me protégeant une perte excessive de calories. Je me sens bien en croisant des chevaux ne daignant pas lever la tête pour me saluer, je ne les dérange même pas. Je continue à ressentir mon dedans harmonieux en osmose avec ma foulée comme si dans ma bulle avec la nature je ne faisais qu’un. Plus loin, une croisée de chemins m’invite à passer par la forêt, je choisis le sentier avec le moins de glace et le plus de neige. Mes pas se posent avec fermeté en suivant une cadence plus rapide en crissant sur la neige et sans glisser. Douceur et plaisir sont tout d’un coup les mots qui me viennent et me regardant courir sur la neige et la glace de manière fluide. La pluie s’en mêle, je ne la sens presque pas, seules mes lunettes me signalent que les nuages déversent des gouttes. Je reste concentré sur mes pas, en même temps j’écoute le crissement de ceux-ci sur la neige et les cris ou chants de quelques oiseaux. Au détour d’un virage, une odeur me chatouille les narines, un renard est passé par ici. Plus loin, je ne distingue presque plus le sentier dans la neige, ma vision s’élargit et les arbres semblent s’écarter pour me montrer le chemin et me laisser passer, vision étrange de les voir se balancer alors qu’il n’y a pas de vent, serais-je connectée à eux ? Je perçois alors une accélération de ma foulée toujours posée au sol avec assurance en cohésion avec mon dedans et mon dehors. Ai-je identifié la force de la nature et mon écoute, ne serait-ce pas le concept de dynamosphère que je suis en train de percevoir ?

Analyse et point de vue avec quelques liens et références
En reprenant mon article précédent en lien avec le « outdoor » je conscientise que ma kinesphère est bien présente avec moi lorsque je cours en prenant soin de m’écouter. Tant ma respiration profonde par le diaphragme que mon plancher pelvien orientent ma cadence et mon rythme de course. Je remarque que j’ai plus de consistance et cela me permet d’établir un lien avec l’environnement en mouvement vers une conscience de ma dynamosphère. La dynamosphè̀re, quant à elle, fait évoluer le corps et ses mouvements à travers diverses nuances dynamiques et expressives évoquant un espace intérieur et extérieur plus volumineux. (Tremblay, 2007, p. 6) Ces arbres dont j’ai la sensation qu’ils me font de la place pour courir illustrent à mes yeux cette harmonie du corps en mouvement dans un espace-temps qui lui est propre. En écrivant ces lignes, je me ressens revivre ce moment dans la forêt, orienté par la nature qui me montre un chemin. Tout comme mes pas posés avec fermeté et aisance dans la neige en équilibre de course, je me rends compte que le corps épouse les sinuosités du chemin et du relief, les pieds portent toujours en avant, ils cherchent la meilleure prise, ils sentent la contexture du sol, ses accidents, et ils étayent le pas du marcheur. Le Breton (2020, p. 49). J’ai fait le choix de courir dans la forêt enneigée pour retrouver des sensations corporelles tout en me laissant enivrer par la nature, ce moment a été incommensurable. Un carrefour n’est pas seulement la croisée des chemins, deux ou trois directions différentes, il impose aussi un choix d’existence, une volonté de chance. Le Breton (2020, p. 43).

 

Références :
Le Breton D. (2020). Marcher la vie. Un art tranquille du bonheur. Éditions Métailié. Paris :
Tremblay M. (2007). Définition partielle des concepts de kinésphère et de dynamosphère comme outils d’interprétation en danse comtemporaine. Mémoire de Master. UQAM, Canada.

 

Se reconnecter à soi-même par la conscience à son corps

Tous les extraits référencés dans le texte sont signalés en italique et bleu.

Cet article illustre un corps parfois oublié qui transmet des signes que nous ne voulons ou ne pouvons pas toujours repérer. Je me suis retrouvé il y a un an avec ce corps qui me disait « fais une pause, prends soin de moi ». Bien sûr la crise sanitaire que nous traversons nous amène parfois à aller au plus pressé et à ne pas tenir compte de nos besoins présents. Je tente de rendre compte des effets positifs de prendre du temps pour soi et de se reconnecter à son corps, en mettant en lien quatre auteurs qui illustrent cette thématique à leur façon dans la revue Carnets d’aventures no 65 d’octobre 2021.

Pour moi, nous avons un corps constitué d’un dedans et d’un dehors. Ce dernier est palpable, la peau, les poils et les cheveux, les yeux, le nez et la bouche, les muscles voire les os, tous permettent la sensation corporelle extérieure, cette carcasse ou cette coquille que nous pouvons toucher. Nous en prenons soin régulièrement en nous douchant, nous rasant, nous maquillant, recevant parfois des soins corporels. Et le dedans, de quelle manière s’en occupe-t-on? La respiration est l’un des sens perceptibles avec la conscience que nous respirons par les poumons. Mais n’est-il pas possible de respirer avec d’autres organes internes? L’oxygène n’est-elle pas transportée par nos cellules dans tout le corps? Quelle sensation en a-t-on? Qu’en est-il des autres organes qui gèrent le flux d’informations incessantes pour transformer la nourriture en énergie, donner à qui de droit les nutriments pour grandir et rester en santé? Je questionne ainsi la conscience que nous avons de ce corps du dedans dans la vie de tous les jours. Je tente au quotidien de vivre avec mon corps, de prendre soin de lui en conscience.

Cela passe pour moi par la respiration, celle profonde jusqu’au plancher pelvien, celle que je ressens dans mes cellules corporelles. En plein air, je me retrouve à humer l’air puis, à le ressentir parcourir mes poumons. Jouer dehors, il n’y a que dans la pleine nature que je perçois à quel point la coopération de tous mes sens est nécessaire et bénéfique à la fois. (Johanna, 2021. p. 50).
Ensuite par la marche, en conscience du premier pas, celui qui va dans la direction choisie. Très souvent je marche en forêt ou dans les vignes à la fois pour contempler, sentir l’air et les odeurs de cette nature. Le mouvement se suffit à lui-même. Être en mouvement c’est palper la vie, c’est lâcher-prise ne plus prévoir, suivre le courant, être là. Nos muscles ne sont pas faits pour rester pliés sous un bureau et nos yeux pour s’user devant un écran. (Ferré, 2021, p.25).
Je poursuis au moins une fois par semaine à prendre un temps pour moi sans autre objectif que de passer un moment avec ce corps et cet esprit que j’habite. Ce temps file et c’est une tension réelle que de garder dans l’agenda ce temps pour moi. Ce voyage a confirmé que nous avons le choix de ce que nous voulons bien faire de nos corps et de notre temps. (Ferré, 2021, p.23).
Une autre sensation que je vis c’est l’espace du dedans et du dehors que j’habite. La conscience de mon dedans avec mes organes internes et la respiration qui les relie et mon vécu du dehors, ma place dans la nature, seul ou entouré d’hommes et de femmes. Garder cette place toujours connectée avec mes aspirations est un défi quotidien que je m’efforce d’atteindre en ayant une pratique sportive régulière. Nourrissant ainsi le corps tout en libérant l’esprit, la nature donne du sens à mon besoin d’activité physique (Manon, 2021, p.42).
Un élément dynamique que je tente de maintenir en équilibre ce sont les contraintes que je me fixe ou celles que mon employeur me demande. Sur ce fil en équilibre souvent en tension, je perçois parfois ce corps tendu qui me demande de lâcher prise pour retrouver plus de sérénité. J’évoquais le « pas de côté » que nous faisons lorsque nous nous immergeons dans la nature. Il nous permet, progressivement et tout naturellement, de considérer tout autrement le monde qui nous entoure, mais aussi nos propres choix de vie. (Johanna, 2021. p. 56).
Vous l’aurez peut-être compris, je tente de vivre en cohérence avec la nature et les aspirations qui me tiennent à coeur, celles que je mets en oeuvre dans les ateliers que je propose dans la 2e session de VIVRE EN CORPS en novembre 2021. (21 octobre 2021)

Références :
Ferré J. (2021). John, en quête de sens. In Carnets d’aventures, no 65, 16-26. Chorges. Alcyon Média.
Johanna. (2021). Johanna, en quête de sens. In Carnets d’aventures, no 65, 48-57. Chorges. Alcyon Média.
Manon. (2021). Manon, en quête de sens. In Carnets d’aventures, no 65, 38-47. Chorges. Alcyon Média.

Corps et environnement ou « kinésphère et outdoor »

À quelques collègues.

Tous les extraits référencés dans le texte sont signalés en italique et bleu.

Ce témoignage a la vocation de rendre compte du processus de transformation que je vis, après quelques semaines de repos, plusieurs formations et diverses lectures. Je me sens accompagné par des collègues que je côtoie régulièrement, et qui peut-être sans le savoir explicitement me permettent cette transition. Je leur dis merci pour leur présence et de partager avec moi mes réflexions.

Récit
Je viens de vivre en ce mardi de février 2021, un moment fort avec moi-même. Ma kinésphère est tellement grande que j’ai l’impression qu’elle englobe l’environnement dans lequel je fais du ski de fond. Je suis la piste non tracée avec 10 cm de neige fraiche, quel bonheur! Seul avec moi-même, seul dans la nature, les oiseaux chantent, un lièvre court. C’est impressionnant, il passe à grandes enjambées le long de la piste comme pour me rappeler que je ne suis pas seul dans cet environnement, que je dois tenir compte de sa présence. C’est la première fois que j’en vois un. Quelles informations me donne l’environnement ? Il me dit : « tu es seul dans la nature, alors écoute ». J’ai commencé par écouter mon corps, ressentir mon plancher pelvien bien stable et percevoir mes petits galets dans la moelle épinière qui font des allers-retours entre le haut et le bas dans la colonne vertébrale. Je perçois également ma kinésphère qui passe autour de moi sous la neige et dans laquelle je me sens ancré. Au moment où je sors de la forêt, je me retrouve dans l’immense pâturage blanc immaculé, l’impression que ma kinesphère s’élargit. Je prends conscience que l’environnement est blanc, il m’accueille, il est froid or il m’accueille, c’est juste un paradoxe, c’est exceptionnel. Je continue sur le même rythme durant toute la montée. Si je peux garder ce même tempo malgré la montée et la difficulté, c’est parce que mon équilibre interne est en adéquation avec l’équilibre de l’environnement. Pendant cette matinée, je suis sur les pistes officielles, la nature est là, je vois des traces d’animaux, des griffes et j’entends des chants d’oiseaux, je me sens en harmonie avec elle. Ceci est juste beau dans un environnement aménagé. Je me ressource.

Brève analyse, liens et références.
Cette sensation de ne faire qu’un avec l’environnement est une sensation nouvelle et me fait dire que mon ancrage personnel associé à la conscience de mon environnement m’a permis de vivre cet équilibre en harmonie. Edmond (2018) parle de recherche d’équilibre et de transformation. Notre groupe d’accompagnement-recherche avec le Québec travaille autour du concept de corporéité qui signifie la relation qu’une personne entretient avec la conscience de son propre corps, du corps des personnes autour d’elle et de son environnement (spatio-temporel et socio-institutionnel) (tiré de Emond, 2018).
À propos du « post » d’Ismaël Zosso sur LinkedIn : Pourrait-on envisager l’environnement, la « nature », autrement que comme une ressource infinie à notre disposition? Mon expérience de ce jour tente à démontrer que même sur des circuits balisés, il est possible de se ressourcer en harmonie avec l’environnement.
J’ai décidé de ralentir, de m’occuper de moi, de ma kinesphère et de tenter d’être plus en résonance avec l’environnement au quotidien. Les propos de Nathanaël Wallenhorst (conférence Outdoor, octobre 2020), apprendre la résonance, antidote de l’accélération, démontrent qu’un processus est en route, à moi de l’alimenter et de maintenir un rythme qui me convienne.
Je termine en citant Le Breton (2020, p. 38) L’humanité est désormais assise, encombrée d’un corps d’une bipédie qu’elle voit de plus en plus comme un handicap ou dont elle ne souhaite pas s’affranchir. Osons la marche ou le ski de fond, retrouvons la conscience de notre corps, tentons l’harmonie avec l’environnement.

Je pose les questions qui continueront à alimenter ma réflexion. Le module « camp » que je dirige depuis 12 ans deviendra-t-il un module outdoor ? Le module de formation 2 en EPS prendra-t-il un virage pour plus de perceptions sensorielles ? Le groupe de recherche-formation permettra-t-il de remettre au centre le corps de l’enseignant ? La lecture de Marcher la vie de David Le Breton m’amènera-t-il à mon propre recentrage dans le monde qui m’entoure. (19 février 2021)

Références :
HEP Vaud (2020). Outdroor education. Formation Outdoor. https://www.hepl.ch/cms/accueil/actualites-et-agenda/actu-hep/outdoor-education.html
G. Emond & S. Oppliger (2020). Projet accompagnement-recherche collaborative - Donnez du corps à votre enseignement!- pour formateur.trice.s des cycles supérieurs, universités et hautes écoles, dans la transition COVID 2020-2021
I. Zosso (février 2021) Post sur LinkedIn. Environnement et ressource infinie? https://www.linkedin.com/posts/ismael-zosso-a06872a9_ski-de-rando-et-raquettes-pour-la-faune-activity-6763488046328418304-B8h1
D. Le Breton (2020). Marcher la vie. Un art tranquille du bonheur. Éditions Métailié. Paris

 

Dire au revoir à un ami professionnel. Quelle transition?

Article sur un processus de transition.
Références : - extrait de la carte postale d’Alain durant l’été 2020,- article publié dans la Revue d’analyse de pratiques professionnelles Gemmiti, L., Mounerat, M-C., Roch, C. et Weber, S. (2019 - article de Roberge (2002)
Tous les extraits de la carte postale ou des références dans le texte sont signalés en italique et bleu.

 

Il est parti. Il est parti après 11 ans de collaboration avec moi, pendant lesquelles je me suis senti écouté, je me suis senti moi-même, et j’ai construit avec lui des dispositifs de formation. Il est parti parce que la retraite lui tendait les bras, pour prendre ses aises, pour vivre une nouvelle vie sur un nouveau chemin. Il est parti sans crier. Ai-je pris le temps de savoir ce que cela signifiait pour moi?

Je me retrouve à une croisée de chemin sans crier gare, sans avoir pris le temps de préparer la transition afin de retrouver un nouvel équilibre. Aujourd’hui en courant, je pense à lui, en vivant en mouvement, ma tête et mes neurones bougent s’activent. Les images des formations que nous avons montées ensemble, les images de travaux de recherches que nous avons poursuivis à deux, les images des soirées et rires que nous avons vécues, les images des réflexions à deux dans notre bureau, me font repenser à ces 11 ans de collaboration avec lui.

Je réalise que je suis seul je ne peux plus m’appuyer sur lui, il est parti!

Suite à son départ, une petite fête a eu lieu, il a écrit un mot que je me remémore aujourd’hui.
Nous avons partagé de multiples événements marquants… Ton investissement phénoménal dans toutes les tâches que tu entreprends ont été un moteur de ces nombreuses années passées ensemble à la HEP.
Et dire que moi je pensais m’appuyer sur lui, je réalise qu’il s’est aussi appuyé sur moi, je n’en avais pas pleinement conscience je le remercie ici par cet article sur mon blog.

En écrivant ces mots ici et maintenant, j’ai la voix qui vacille, la transition n’est pas achevée, c’est un nouvel équilibre un cycle qui s’achève. Après l’automne et l’hiver, le printemps et l’été reviennent. Je fais ici référence à Roberge (2002)
Comme dans la nature, nous traversons des cycles dans nos vies, dont l’évolution peut être comparée à celle du cycle des saisons. Quand tout va bien, quand on connaît une certaine stabilité au travail, qu’on entretient et cultive nos jardins professionnel, familial, affectif, personnel, social, spirituel et autres, c’est en quelque sorte l’été. Mais arrive une fin, une perte, une rupture, une cassure, et c’est l’automne qui s’installe, avec ses nécessaires achèvements. Il sera suivi par le vide, le froid et l’ombre de l’hiver, amenant errance et doutes. Puis, tout doucement, le printemps et la vie reviendront avec leur fragilité et leur force, dans le commencement et la création. Le doux temps ramène le calme.
J’aime citer Roberge et ses saisons. Je l’ai reprise dans un article que vous trouvez sur le site concernant les moments de transition, qui suivent les signes précurseurs d’un nouveau cycle.

Il est parti et je me suis retrouvé à devenir le doyen d’une équipe, sans autre préparation, celui sur lequel les nouveaux s’appuient, or je n’étais pas prêt.! Pas prêt à reprendre toutes ces responsabilités, à offrir du temps sans compter. Or prêt à endosser ce rôle, en ayant oublié que l’équilibre doit perdurer, les deux plateaux de la balance se compensent, d’un côté ce que l’on donne et de l’autre nos ressources. J’ai mis de côté mes ressources pendant un temps.

L’air de rien, je te dis au revoir cher Alain, tu as été l’une de mes ressources durant ces 11 ans. Tu as été une ressource discrète, présente et toujours là et j’ai pu m’appuyer sur toi, comme tu le dis dans tes mots. Ta passion, ton envie, ton enthousiasme avec les petits a fait que j’ai aussi pu développer ces compétences, alors MERCI.

Je réalise que la transition opère enfin, mon nouvel équilibre pointe le jour, celui sans Alain, je suis peut-être enfin prêt à relever ce nouveau défi. Il a fallu passer par un moment d’errance, de doutes, de fatigue pour me rendre compte que chaque cycle suit des étapes que régulièrement nous omettons de verbaliser ou de clarifier. C’est chose faite, ma course de ce jour, en mouvement avec mon corps corrobore une fois de plus que ce dernier sait avant mon esprit. Qu’est-ce qui fait que je ne sollicite pas toujours ce corps qui sait? Une vraie question a se poser plus souvent.

Un changement se prépare, s’organise et se conscientise au risque, si les étapes ne sont pas toutes bien vécues, de se retrouver en rupture ou en errance. (Gemmiti, L., Mounerat, M-C., Roch, C. et Weber, S. 2019)

Le fait d’avoir pris un temps pour te dire au revoir et merci cher Alain, me permet de me relancer et de retrouver mon équilibre sur ce chemin. Le fait de le verbaliser et de le mettre sur mon blog m’encourage à avancer. (14 décembre 2020)

 

Nietzsche "le corps pensant"

C’est en lisant la Revue Alpes magazine que je tombe sur un article écrit par Virgine Troussier. Ma tête ne connaissait pas vraiment Nietzsche et à la lecture de l’article mon corps a reconnu son parcours. Ainsi je mets en relation ma pratique d’accompagnement avec les mots de Virgine Troussier qui ont résonné en moi et je tente l’écriture et la mise en lien des propos de Nietzsche avec ma façon de vivre le corps comme outil d’accompagnement.

Références: Alpes Magazine, no 179, octobre novembre 2019, pp. 46-48. Article de Virginie Troussier (écrivaine et journaliste). Tous les extraits de l’article dans le texte sont signalés en italique bleu. Les mots entre guillemets sont des citations de Nietzsche.

 

Je ne suis pas philosophe, j’écoute mon corps et j'essaie d’être en accord avec ses messages. Ce que je tente également de faire vivre à mes clients. Que dit mon corps pour faire tel ou tel choix? Qu’est-ce qui me pousse à marcher dans cette direction plutôt qu’une autre? Seul son corps le guide dans ses errances.

Sils Maria, où Nietzsche a vécu, est un lieu idyllique en Engadine dans lequel il a retrouvé un équilibre du corps et de l’esprit avec la nature. Quant à moi, j’ai pratiqué le ski de fond avec délicatesse sur ces terres enneigées, dans un équilibre corps nature et mouvement. « faire corps » avec elle (la nature), dans une idée de corps global.

À chaque séance de coaching, j’invite le client à se tenir debout, à marcher et à ressentir ce qu’il vit à l’intérieur de son corps qui lui permet de faire un pas en avant. Il faut apprendre à tout considérer comme un geste. Ainsi écouter son corps avant son esprit peut permettre de ressentir plus profondément ce qui nous anime.

Ma pratique du coaching somatique me laisse entrevoir que le corps se souvient et montre souvent le chemin à suivre, faut-il encore l’écouter? Tout devrait passer par le corps, lui seul a montré la voie. Choisir en connaissance de cause parce que nous écoutons notre corps. Nietzsche a pratiqué la randonnée sur les sommets, il a découvert que son corps lui envoie des messages qu’il s’est mis à écouter. Il comprend que la vie académique n’est pas faite pour lui…Il est un voyageur à la recherche du lieu idéal, un malade à la recherche de la santé.

Se déplacer, marcher ou courir nous permet de nous connecter à nous-mêmes, à ce corps qui porte nos organes, notre coeur et notre esprit. Ressentir nos organes, notre coeur et notre respiration. Une harmonie entre ces éléments me semble nécessaire afin d’être en équilibre. Lorsque le corps s’est rendu léger, l’esprit peut enfin remonter en surface. C’est alors que nous pouvons réfléchir à deux de ce qui se passe et entrevoir un chemin du possible. N’est-ce pas son corps qui, toujours lui a montré le chemin?

Une de mes activités régulières avec mes clients, c’est de jouer avec la marche, de s’arrêter et de repartir afin de prendre conscience de ce qui se passe sous nos pieds. C’est le pied qui apprend avant l’esprit. Le client réalise rapidement qu’il y a une différence entre partir de l’un ou l’autre des pieds, et par l’analyse après l’expérimentation, nous pouvons y mettre des mots.

Je termine c’est article en me réjouissant d’avoir redécouvert Nietzsche et sa prise de recul face à l’importance du corps dans notre être global. « Il y a plus de raison dans ton corps que dans la meilleure sagesse ». (7 novembre 2019)

Nietzsche le corps pensant

Références: Alpes Magazine, no 179, octobre novembre 2019, pp. 46-48. Article de Virginie Troussier (écrivaine et journaliste). Tous les extraits de l’article sont en italiques dans le texte en bleu. Les mots entre guillemets sont des citations de Nietzsche.

 

C’est en lisant la Revue Alpes magazine que je tombe sur un article sur Nietzsche écrit par Virgine Troussier. Ma tête ne connaissait pas vraiment Nietzsche et à la lecture de l’article mon corps a reconnu son parcours. Ainsi je mets en relation ma pratique d’accompagnement avec les mots de Virgine Troussier qui ont résonné en moi et je tente l’écriture et la mise en lien des propos de Nietzsche avec ma façon de vivre le corps comme outil d’accompagnement.

Je ne suis pas philosophe, j’écoute mon corps et j'essaie d’être en accord avec ses messages. Ce que je tente également de faire vivre à mes clients. Que dit mon corps pour faire tel ou tel choix? Qu’est-ce qui me pousse à marcher dans cette direction plutôt qu’une autre? Seul son corps le guide dans ses errances.

Sils Maria, où Nietzsche a vécu, est un lieu idyllique en Engadine dans lequel il a retrouvé un équilibre du corps et de l’esprit avec la nature. Quant à moi, j’ai pratiqué le ski de fond avec délicatesse sur ces terres enneigées, dans un équilibre corps nature et mouvement. « faire corps » avec elle (la nature), dans une idée de corps global.

À chaque séance de coaching, j’invite le client à se tenir debout, à marcher et à ressentir ce qu’il vit à l’intérieur de son corps qui lui permet de faire un pas en avant. Il faut apprendre à tout considérer comme un geste. Ainsi écouter son corps avant son esprit peut permettre de ressentir plus profondément ce qui nous anime.

Ma pratique du coaching somatique me laisse entrevoir que le corps se souvient et montre souvent le chemin à suivre, faut-il encore l’écouter? Tout devrait passer par le corps, lui seul a montré la voie. Choisir en connaissance de cause parce que nous écoutons notre corps. Nietzsche a pratiqué la randonnée sur les sommets, il a découvert que son corps lui envoie des messages qu’il s’est mis à écouter. Il comprend que la vie académique n’est pas faite pour lui…Il est un voyageur à la recherche du lieu idéal, un malade à la recherche de la santé.

Se déplacer, marcher ou courir nous permet de nous connecter à nous-mêmes, à ce corps qui porte nos organes, notre coeur et notre esprit. Ressentir nos organes, notre coeur et notre respiration. Une harmonie entre ces éléments me semble nécessaire afin d’être en équilibre. Lorsque le corps s’est rendu léger, l’esprit peut enfin remonter en surface. C’est alors que nous pouvons réfléchir à deux de ce qui se passe et entrevoir un chemin du possible. N’est-ce pas son corps qui, toujours lui a montré le chemin?

Une de mes activités régulières avec mes clients, c’est de jouer avec la marche, de s’arrêter et de repartir afin de prendre conscience de ce qui se passe sous nos pieds. C’est le pied qui apprend avant l’esprit. Le client réalise rapidement qu’il y a une différence entre partir de l’un ou l’autre des pieds, et par l’analyse après l’expérimentation, nous pouvons y mettre des mots.

Je termine c’est article en me réjouissant d’avoir redécouvert Nietzsche et sa prise de recul face à l’importance du corps dans notre être global. « Il y a plus de raison dans ton corps que dans la meilleure sagesse ». (7 novembre 2019)

 

 

La quinte corporelle

J’ai eu l’opportunité d’écouter Marc Vella lors de sa conférence « accueillir les fausses notes » à Tannay, Vaud, le 2 novembre 2018. M’inspirant de quelques-uns de ses propos, ils sont signalés en italique bleu, j’alimente mon blog en poursuivant la réflexion autour de l’équilibre. https://www.marcvella.com/ 

 

Je me promène dans une forêt d’un pas léger et devant moi une croisée se dessine. Ma respiration est fluide et régulière, je perçois tout à coup une légère accélération de mon rythme cardiaque. Que se passe-t-il ? Ai-je peur ? L’inconnu m’impressionne-t-il ? Et si j’arrêtais le combat avec moi-même ? Je peux me laisser guider par mes pas, par mon corps. Ce que je fais…. J’accepte de prendre le chemin que mon corps m’invite à prendre celui du moment présent pour me redécouvrir et écouter mon corps intérieur. Je suis en train de m'accueillir, de me regarder avec amour. Je vis un certain équilibre et je continue mon chemin en percevant le sol sous mes pas. Je ressens la brise sur mes joues, je vois les feuilles d’automne se balancer, j’entends le gazouillis des oiseaux, je sens le passage du renard et je bois délicatement la rosée sur une feuille. Quelle harmonie dans cette nature, j’en fais partie. Les harmoniques que nous sommes. La rencontre du naturel revient. La quinte intérieure permet une assise de soi. Si les touches du piano permettent un harmonique, la nature et nos sens également. Je retrouve un équilibre corps cœur esprit, je suis aligné, j’ai pris le temps de marcher avec moi-même. Pas besoin de justifier d’être soi. Ici je livre ce que je suis. Prendre un temps chaque jour pour moi, pour me retrouver, voilà une de mes ressources. (29 novembre 2018)

 

Être accompagné sur la Riviera vaudoise

A 10 minutes de Vevey, sur la Riviera vaudoise, depuis l'année 2018, un coach indépendant est à votre disposition pour avancer avec vous vers de nouveaux horizons, les vôtres ! Dans un cadre bienveillant, il accompagne un changement de vie professionnelle ou un changement de vie personnelle. Un coaching pour vous aider à faire des choix, identifier des dilemmes ou transiter d’un chemin à l’autre. (15 mai 2019)

 

La croisée d'un chemin au Moyen-Age

Le terme « croisée » est utilisé dès le Moyen Age pour désigner un point d'intersection, un lieu où des routes se croisent. Dans cette expression, il est employé dans un sens figuratif pour évoquer un moment où une personne doit faire un choix, le plus souvent délicat. L'Internaute, consulté le 31/8/2017. (Photo achetée sur internet en 2017)

 

Mes publications

Les articles peuvent être consultés dans la page de navigation et téléchargés et imprimés en version PDF. Ils sont sous licence Creative Common 3.0 « Paternité – pas de modification ». Cela signifie qu’ils peuvent être imprimés ou transmis librement à condition qu’ils ne soient pas modifiés qu'ils citent leur auteur et la Revue.

Toutes les photos du site sont de ma propre production, sauf celle de l'article « la croisée d'un chemin au Moyen-Âge » (blog). Elles peuvent être utilisées en mentionnant son auteur (Serge Weber) et la provenance (www.alacroiseedeschemins.ch).